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ECONOMIE

DE LA NECESSITE D’INTERROGER LA RESILIENCE DE SON EXPLOITATION

La notion de résilience, en gestion d’entreprise, peut se définir comme la capacité d’un système à absorber les effets d’une perturbation pour revenir, soit à l’état d’équilibre antérieur, soit à un nouvel état d’équilibre. L’année 2022 a concentré à grande échelle les principaux risques qu’une filière ou un territoire peut rencontrer en agriculture : risque climatique (gel, sécheresse,), risque sanitaire (grippe aviaire…), risque tarifaire (énergie, fertilisants, alimentation…) et risque géopolitique. Les incertitudes engendrées sont appelées à durer car elles ont des origines structurelles, particulièrement le réchauffement climatique et la perte de biodiversité.

 

Dans ce contexte instable, les schémas de réussite connus jusqu’à présent en agriculture pourraient ne pas forcément être ceux de demain. Jusqu’à quel point les cartes seront rebattues ? Quoi qu’il en soit, les exploitations devront miser sur des systèmes pouvant s’adapter pour résister aux futures crises climatiques, sanitaires, économiques et géopolitique.

 

Travailler la résilience de son entreprise, c’est s’interroger en permanence sur les risques de son système et se projeter dans les actions à mener afin de réduire sa vulnérabilité face aux aléas du futur.  La notion elle-même de risque est très personnelle car elle découle de la rencontre entre un aléa et une vulnérabilité.

 

Il n’existe donc pas de démarche universelle pouvant s’appliquer à l’ensemble des exploitations car, pour un même risque donné, fonction de la localisation, des productions en place, de la situation financière et du chef d’entreprise, si ce risque se traduit en évènement, voire en crise, deux exploitations seront impactées de manière totalement différente.

 

Voilà pourquoi la construction d’un système plus résilient ne peut résulter de la définition d’un modèle global qui pourrait être calqué à toutes les exploitations mais suppose, pour chacun, de trouver sa propre orientation. Cela impliquera :

  • une étude stratégique pour évaluer l’exposition de son entreprise aux nombreux aléas. Quelles sont les activités impactées par les changements annoncés ? Quels critères retenir pour les choix de productions et variétés culturales ? Comment réduire sa dépendance aux intrants et sa consommation énergétique ? Quelles options pour faire évoluer son exploitation durablement tout en conservant une efficacité économique ? Une analyse fine du système de production, des techniques culturales et d’élevage, de la dépendance aux fournisseurs permettra d’identifier les leviers d’action.
  • Une réflexion sur le risque humain par un questionnement du pire sur plusieurs scénarios afin d’anticiper et de trouver les actions à mettre en œuvre le cas échéant.
  • La sécurisation de l’exploitation par des actes juridiques et patrimoniaux concernant l’outil de production, notamment le foncier, et le chef d’entreprise.
  • L’utilisation des dispositifs fiscaux, notamment la déduction pour épargne de précaution, afin de se préserver face à la forte variabilité des marchés, des prix d’achat de matière première et des conditions météorologiques.
  • Une analyse des aspects assurantiels existants permettant de protéger l’exploitation, le chef d’entreprise et ses proches.

 

Ne pas adopter une position attentiste mais au contraire anticiper, ne pas faire preuve d’immobilisme mais chercher à adapter son système productif, ne pas rester sur ses certitudes mais démontrer une capacité permanente de remise en question et savoir s’entourer, autant d’atouts qui vous permettront de rendre votre entreprise plus résiliente.

Les conseillers d’Entreprise Cerfrance GO sont à votre écoute pour répondre à vos questions !

 

Article de : Cécile LAGÜE

Responsable Conseil Cerfrance GO

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