LA REFORME DES RETRAITES : QU’EST-CE QUE CELA CHANGERAIT POUR VOUS ?

L’âge minimum requis pour pouvoir prétendre à votre retraite est aujourd’hui de 62 ans. Cet âge minimum légal de départ à la retraite sera désormais de 64 ans. Mais ce passage de 62 ans à 64 ans va se faire de manière progressive.

• Les paliers de 3 mois ? kesako ?

L’augmentation de l’âge légal se fera par palier de 3 mois par an et ce dès le 1er septembre 2023. Ainsi, si vous êtes né entre septembre 1961 et fin décembre 1961, vous aurez déjà à travailler 3 mois de plus. Si vous êtes né en 1962, vous devrez travailler 6 mois de plus et ainsi de suite.

• L’accélération du calendrier « Touraine »

En parallèle, il y aura aussi une accélération du calendrier « Touraine » c’est-à-dire une évolution du nombre de trimestres requis pour obtenir votre pension de retraite à taux plein (sans décote).

Remarque : le taux plein automatique reste fixé à 67 ans ; autrement dit même si vous n’avez pas tous vos trimestres vous pouvez prétendre à un calcul de votre pension de retraite à taux plein si vous partez à 67 ans ou après.

• Les possibilités de départs anticipé

Carrière longue : Le dispositif de départ anticipé pour carrière longue, qui peut vous concerner si vous avez commencé à travailler tôt évolue également. Actuellement, le dispositif des "carrières longues" permet d'envisager la retraite à 60 ans. Avec la réforme, l’âge de départ restera inchangé. Les travailleurs qui ont commencé leur carrière entre 16 et 18 ans pourront partir à 60 ans.

Par ailleurs, les trimestres acquis au titre d’un congé parental seront désormais comptabilisés dans les trimestres validés pour un départ anticipé pour carrière longue, ce qui n’était pas le cas jusque-là.

Il y aura un maintien des possibilités de départ anticipé à taux plein pour handicap à partir de 55 ans et pour exposition à l’amiante à partir de 50 ans. Vous pourrez aussi prétendre à un départ à partir de 62 ans en cas d’invalidité ou d’inaptitude.

Les personnes ayant subi un accident du travail ou une maladie professionnelle pourront partir à la retraite 2 ans avant leur âge légal sous certaines conditions qui devraient être assouplies.

• Le montant de la pension revue à la hausse 

La retraite minimum (Mico) sera désormais indexée sur le SMIC. Elle représentera 85% du salaire minimum net soit environ 1200 € en 2023 (une centaine d’euros de plus qu’à l’heure actuelle).

Mais attention, ce montant ne vaut que pour les personnes partant à taux plein c’est-à-dire ayant validé tous les trimestres requis pour voir leur pension calculée au taux plein (carrières complètes).

Cela concernera les salariés, les travailleurs indépendants au régime général et les agriculteurs qui vont partir en retraite à partir de la mise en œuvre de la réforme (01/09/2023). En ce qui concerne les retraités actuels bénéficiant d’une pension minimum, il devrait y avoir également une revalorisation de leurs pensions mais les contours de celle-ci ne sont pas encore définis.

• Dispositifs d’aménagement de fin de carrière : retraite progressive et cumul emploi retraite

Retraite progressive : dispositif assoupli et généralisé c’est-à-dire également ouvert aux travailleurs indépendants et aux fonctionnaires.

Cumul emploi retraite : après la réforme, les personnes en cumul emploi-retraite continueront à acquérir des droits à la retraite et pourront ainsi améliorer leur pension de retraite.

• L'emploi des seniors

Un index senior sera créé. Il devra mesurer la part des seniors au sein de la masse salariale de chaque entreprise. Il sera obligatoire pour les entreprises de plus de 1 000 salariés dès le 1er septembre 2023 et concernera également les entreprises de plus de 300 salariés dès 2024.

Par ailleurs, des négociations sur l’emploi des seniors devront être menées au sein des entreprises.