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Résultats économiques CERFRANCE en Haute-Garonne 2022 et perspectives 2023

2022 : des conditions climatiques compliquées pour les céréaliers 

Les conditions climatiques de la campagne 2022 ont été marquées par des coups de chaleurs dès le mois de mai et une sécheresse estivale, ce qui a fortement pénalisé le développement des cultures d’hiver et de printemps. Le déficit hydrologique a entrainé une gestion de l’eau rigoureuse, altérant le bon développement des cultures semencières. 

Dans un contexte géopolitique instable, les prix ont continué leur progression au printemps, pour s’étioler dès la récolte.  

Avec des rendements au plus bas depuis les six dernières récoltes, quelle que soit la culture (Blé tendre 44 qx/ha, Tournesol 17qx/ha), c’est la stratégie de commercialisation qui a fait la différence sur cette campagne. Le produit végétal progresse en moyenne de 3% sur les systèmes en sec et de 10% sur les systèmes irrigants.  

 

Dans un contexte de charges haussier (+45% en engrais, +60% en carburant), les systèmes céréaliers en sec voient leur revenu chuter de 20% pour se situer à 24.000€/UTH pour une SAU de 100 Ha. 

 

La problématique de la gestion de l’eau et les vagues de chaleur successives ont fortement pénalisé la campagne du maïs semence, qui enregistre sa plus mauvaise récolte avec des rendements objectifs atteints en moyenne à 60-65%. Les producteurs de maïs semence voient ainsi leur EBE chuter de 28% pour s’établir à 574€/ha. 

 

2022 : une année porteuse pour l’élevage 

Le secteur laitier voit sa collecte reculer sur la campagne avec une demande toujours présente, permettant une hausse du prix du lait à 450€/ 1 000L.  

Dans ce contexte de prix favorable, les éleveurs ont dû faire face à une ressource alimentaire dégradée (déficit de la pousse de l’herbe de 30%, mauvaise qualité de l’ensilage de maïs). La production s’en est trouvée diminuée, à 430.000 litres pour 66 vaches en moyenne.  

La hausse globale des charges (+14% pour les charges opérationnelles et +11% pour les charges de structure) vient altérer la progression du revenu qui se situe à 31 000€/UTH.   

 

Dans le secteur de la viande bovine, la décapitalisation du cheptel crée un déficit de l’offre sur le marché du maigre, permettant un soutien des cours (+20% pour les mâles et +12% sur les femelles / 2021). Malgré la bonne tenue du marché des vaches de réforme, la hausse des charges vient absorber la hausse du produit, stabilisant le revenu des exploitants. 

 

2023 : une année marquée par l’instabilité et l’inflation 

L’année 2023 se traduit par une bonne année culturale avec des rendements qui reviennent à de bons niveaux surtout pour les cultures de printemps. Les bilans mondiaux céréaliers légèrement excédentaires orientent les cours à la baisse pour toutes les cultures. Dans un contexte de cours des charges très fluctuant, les résultats prévisionnels 2023 dépendront fortement des décisions des exploitants, en termes de dates d’achat d’intrants et d’engagement des ventes. 

 

Dans le secteur de l’élevage, la décapitalisation du cheptel, qu’il soit laitier ou allaitant, a pour conséquence une diminution de l’offre qui a du mal à répondre à la demande, entrainant la progression des cours en lait et en viande. L’augmentation de la charge d’alimentation et la situation sanitaire MHE, dans ce contexte favorable, devraient néanmoins ralentir la progression des résultats. 

 

 

Sandrine SABATIER  

Chargée d’Etudes Cerfrance Gascogne Occitane 

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