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Crédits, Epargne, Inflation : ce que la hausse des taux de la BCE va changer pour vous

Pour la première fois depuis 2011, la Banque Centrale Européenne a remonté ses taux directeurs.

Le taux de refinancement passe ainsi de 0,00 % à 0,50 %.

De quoi s’agit-il exactement ?

Quelles conséquences dans notre quotidien ?

 

Dans le cadre de son activité courante, une banque commerciale peut ne pas avoir la liquidité pour faire face à certaines opérations (accord de crédits, règlement des retraits, etc.).

La Banque Centrale Européenne, banque des banques, est en mesure de prêter de l’argent aux banques commerciales en contrepartie du paiement d’un intérêt égal au taux de refinancement. Jusqu’alors ce taux était égal à 0,00 % : emprunter de l’argent à la BCE était gratuit pour une banque commerciale.

Ce taux passe désormais à 0,50 %, ce qui renchérit l’accès à la liquidité pour les banques. Les conséquences de ce relèvement, qui peut sembler lointain des préoccupations de la vie quotidienne, sont pourtant réelles et multiples.

Crédit

La conséquence immédiate de l’augmentation des taux directeurs pour une banque est la répercussion de ce coût à ses propres clients.

Néanmoins cette hausse n’impacte pas tous les taux de façon homogène et ne signifie pas automatiquement une hausse des taux des crédits immobiliers : les banques anticipaient cette augmentation et ont donc déjà relevé leurs taux en prévision ; cette augmentation d’un demi-point ne va drastiquement pas changer la situation des emprunteurs, qui subissent déjà depuis plusieurs mois les hausses brusques et répétées de la part des banques.

Les crédits immobiliers sur 20 ans sont accordés .contre un intérêt de 1,90 % hors assurance en moyenne aujourd’hui, contre une prévision de 2,25 % à l’automne.

En revanche, les crédits court terme aux entreprises et les crédits à la consommation devraient devenir plus chers à risque équivalent.

Inflation

La diminution de l’inflation est l’objectif que cherche à atteindre la BCE en relevant ses taux.

En renchérissant le coût du crédit, les entreprises et les ménages sont moins incités à emprunter pour investir, acheter de l’immobilier ou consommer.

La diminution de la demande fait diminuer les prix.

Néanmoins lorsque l’inflation est tirée par l’augmentation des prix de biens de première nécessité tels énergie et l’alimentation, l’impact d’une telle mesure ne semble pas automatique sur la baisse du taux d’inflation.

Placements

Les placements sont très inéquitablement impactés par cette mesure.

Les placements court terme tels les livrets bancaires et les comptes sur livrets devraient voir les taux augmenter de façon immédiate.

Le livret A sera rémunéré à 2 % à compter du mois d’août, contre 0,5 % en tout début d’année 2022.

A supposer que la mesure entraîne une nouvelle augmentation des taux d’emprunt des Etats, les obligations seraient négativement impactées.

L’impact des taux sur les actions sont différents selon qu’ils augmentent de façon douce et progressive ou soudaine.

Dans le premier cas, les actions résistent relativement bien, dans le second, cela peut entraîner des baisses brutales causées par une rotation de nombreux investisseurs.

Les fonds en euros, dont la performance n’augmentera pas aussi vite que celles des livrets bancaires, risquent d’être rattrapés par ces derniers.

Bien d’autres effets indirects peuvent être attendus d’une remontée des taux directeurs, notamment en matière de gestion des finances publiques.

Pour l’heure, l’INSEE anticipe un taux d’inflation de 5,5 % en France en 2022, soit son plus haut niveau depuis 1985.

Cela occasionnera de nouvelles hausses de taux directeurs, déjà anticipées par la BCE s’inspirant de la Réserve fédérale américaine.