Entre environnement et économique : faut-il choisir ?
Intégrer des labellisations HVE - Bas Carbone dans vos choix d’évolution de pratiques ou systèmes
La réforme de la Pac 2015 a fait baisser les aides de 30% pour les exploitations céréalières en occitanie à système de production constant. Qu’en sera-t-il de la nouvelle Pac de 2023 ? Un nouveau déclin se profile si les pratiques n’évoluent pas !
Du côté environnemental, le label HVE, le label Bas Carbone, la future Pac 2023 incitent à changer les pratiques : augmenter la couverture des sols, atteindre l’équilibre de fertilisation azotée, réduire l’utilisation de produits chimiques et l’érosion, augmenter l’efficience de son système.
Du côté technico-économique, l’augmentation du coût des intrants, la stagnation des rendements, l’apparition d’adventices résistantes, des terres de plus en plus dures à travailler, sont des signes plus que flagrants qui alertent sur la nécessité de changer d’état d’esprit.
Mais comment s’y prendre ? Par quoi commencer ? Comment l’adapter à mon exploitation tout en maitrisant les risques financiers ?
Label HVE : opportunités ou contraintes ?
Anticiper les nouvelles demandes de marché, sociétales et réglementaires est une façon de travailler sur la pérennité de son entreprise. L’exemple de la labellisation HVE dans le secteur viticole est révélateur. Appréhendée au départ comme une différenciation commerciale, elle est aujourd’hui fortement incitée pour accéder au marché. Les viticulteurs engagés ont anticipé la labellisation avec leur conseiller environnemental. Ils ont diagnostiqué leur situation et élaboré des plans d’actions d’amélioration de leurs pratiques.
Les incitations au Label HVE pour toutes les productions sont nombreuses en plus de la stratégie commerciale : éco-régimes de la future Pac, dispense du diagnostic stratégique, crédit d’impôt.
Le marché du carbone : être précurseur ou attentiste ?
L’objectif de neutralité carbone de la France d’ici 2050 peut être vu comme une opportunité pour le secteur agricole. Le label Bas Carbone est en plein essor. Le marché s’organise et les opportunités s’offrent aux exploitations qui vont faire évoluer leurs pratiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et stocker du carbone dans les sols. Avec un plan d’actions adaptées à leur situation, elles pourront se positionner comme vendeurs de crédit Carbone. Les financeurs (entreprises qui souhaitent compenser volontairement leur émission de CO2), cherchent à financer des projets de stockage carbone locaux et sérieux.
Comprendre et connaître la capacité de son exploitation à stocker et à se faire rémunérer est essentiel pour atteindre ces marchés.
Aujourd’hui, le marché se structure et le prix du crédit carbone ne couvre pas entièrement les charges liées aux actions de diminution et stockage carbone à mettre en place sur les exploitations.
Demain, les co-bénéfices environnementaux du stockage Carbone pourront-ils également être rémunérés ? Les produits issus d’exploitations stockant du CO2 auront-ils un avantage commercial pour accéder à de nouveaux marchés, voir négocier les prix ?
Les 1ères analyses du réseau Cerfrance montrent que les exploitations avec de bons niveaux de crédits carbone sont également celles qui présentent de bons résultats économiques.
Le lien entre performance environnementale et performance économique est étroit.
Maintenir, voire augmenter le niveau actuel de productivité tout en réduisant l’utilisation de certains intrants et en stockant du carbone, voilà le nouveau défi du monde agricole !
Cerfrance poursuit sa mission d’accompagnement des agriculteurs pour les aider à allier performance économique et performance agronomique et environnementale. Une nouvelle équipe d’agronomes accompagne au changement de pratiques agricoles au plus proche de votre contexte. Les agronomes Cerfrance interviennent de manière indépendante, sur le terrain et s’adaptent aux besoins spécifiques de chaque exploitant grâce à une offre de formations, du conseil individuel et l’animation de collectifs.